Une traversée en Ferry, c’est que du bonheur! N’ayons pas peur des mots, du bonheur! Cette perspective de partir en bateau nous mettait en joie. Primo parce que l’on était heureux, mais heureux de partir à la découverte de l’Irlande. Cela faisait quelques années déjà que Christelle de Escapades Celtiques me titillait avec SON île. Deuzio parce que l’on s’y voyait déjà. Où ? Ben dans La Croisière s’amuse. Jean-marc (dont le cerveau fabrique beaucoup beaucoup de mauvaises idées) proposait que l’on porte les mêmes costumes, que l’on s’installe sur le pont, que l’on branche la musique et… que l’on se tape la honte!
Mais nos garçons ont posé leur veto.
« Hein? Mais vous êtes ouf ou quoi? S’habiller avec ça? Jamais!
On vous prévient si c’est ça le délire, on part pas! Rien à foutre de l’Irlande! »
Quant à moi plutôt séduite par l’idée, j’ai tenté d’argumenter, de négocier, et même menacer et bien rien. Je n’ai pas réussi à les convaincre. C’est trop rigide un ado de nos jours.
En réalité notre traversée était tout sauf la Croisière s’amuse. Ugo est malade en voiture, je suis malade en voiture. Je ne compte pas le nombre de fois, que avons vomi en marche, faute de pouvoir s’arrêter. Tiens je me souviens d’un jour, je devais avoir 6 ou 7 ans, j’accompagnais mon beau-père (un sale con) à l’une de ses leçons de conduite…Installée sur la banquette arrière je le voyais faire du gringue à la monitrice. Et cette pétasse qui roulait du cul battait du cil.
« On garde bien le pied sur l’embrayage et la main sur ma cuisse… »
Et j’ai vomi ! Là dans la voiture de la pétasse l’auto-école. Je sais, je règle mes comptes à travers mon blog. Bref laissons les cons et revenons à notre beau Ferry.
Lorsque j’ai réservé nos places pour Cork j’aurais dû me rappeler ces trajets en voiture avec Ugo, cette leçon de conduite, j’aurai dû me rappeler ces nausées dans le métro ou dans le bus, ou ce fameux soir au restaurant, à peine ce gentil jeune homme m’offre des fleurs que je fonce aux toilettes vomir, son bouquet à la main (juste avant j’avais eu la nausée dans la voiture de la copine), et ce premier rencard-love lorsque Jean-Marc m’a invitée au resto sur cette péniche face à Notre Dame. Notre Dame qui tanguait beaucoup trop à mon goût, et ce retour d’Angleterre en bateau bien avant que n’existe l‘Eurostar (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans…) Malade a un point que seule la position allongée au sol sur le dos, les bras le long du corps m’a aidée à tenir. J’ai donc passé toute la traversée allongée au sol les mains le long du corps.
Lorsque j’ai réservé nos places pour Cork je ne pensais pas à tous ces mauvais souvenirs. Je ne pensais qu’à une chose, l’Irlande!
Nous sommes à Roscoff, il est là, telle une divinité, notre Ferry, le Pont Aven.

Premiers installés dans la navette. Nan mais oh! On a un bateau à prendre!


Comme des gosses, on court partout, on touche à tout, on visite notre hôtel flottant.


On se fait beau pour aller bouffer des frites le dîner.

Je m’imagine très bien descendre le grand escalier comme Marilyn dans Les Hommes préfèrent les Blondes. J’ai la même robe qu’elle alors!

Après le dîner nous pensions profiter un peu de la croisière, quand soudain, Ugo devient pale, moi même je ne me sens pas très bien. On tente de se convaincre que ce n’est pas bien méchant et qu’en allant sur le pont prendre l’air frais, enfin froid ça ira mieux.

Ce soir là, Ugo se dope aux deux substances qui le soulagent parfois, le coca et l’extrait de Ricqlès. Je me dope au coca et à l’extrait de Ricqlès. Ugo s’endort très rapidement, quant à moi j’ai du mal mais la nuit passe. Le lendemain matin le réveil est moyen, mais nous sommes surexcités par la vue des cotes Irlandaises. Nous avons surmonté ce satané mal de mer.

Un fois le pied sur la terre ferme, on a faim, c’est bon signe. On dévore un méga breakfast chez Nash 19 . Les vacances peuvent commencer.
Après un séjour irlandais inoubliable l’heure est venue de faire le trajet retour. Je ne vous cache pas qu’il y avait une petite mais tout petite appréhension dans l’air. Dans le taxi je suis vaseuse, mais tout va bien, ça va passer. Il ne faut pas me parler de Croisière s’amuse et oublions la robe de Marilyn. Pour tout dire l’appréhension se transforme en obsession. Pourvu qu’je sois pas malade que je me répète en boucle. Mon cerveau s’est connecté en mode mal de mer. Et voilà pas que l’on entend l’annonce de bienvenue du commandant de bord.
Mesdames, messieurs bienvenus à bord nous faisons route vers Roscoff. Un point météo pour notre traversée: mer très mauvaise, mais nous tenterons de garder le cap….
Garder quoi ? Nan mais il est sérieux le gars ou quoi? C’est un gag, une plaisanterie? On ne dit pas ça aux passagers qui embarquent pour 15 heures de traversée en pleine nuit. Commandant, ou capitaine bref monsieur le conducteur de bateau ça te dit de passer sur la planche? Ouais t’as envie de mourir mon gars. Parce qu’en plus d’avoir la nausée, à présent j’ai très un peu peur!
La mer n’était pas mauvaise, mais hystérique ! Comme un manège de la foire du Trône mais qui dure toute la nuit. Ugo n’était plus blanc mais bleu, puis vert. Pour tenir le coup, nous avons pris l’air quinze fois,

Pendant que les autres passagers s’éclatent à l’intérieur.

Si on jouait à Titanic.


On reprend notre cure Coca/Ricqlès. Ugo arrive à s’endormir, le veinard. Quoi que ce n’est pas ce que l’on peut appeler un sommeil serein. Il a froncé les sourcils toute la nuit. Par précaution j’ai pris le lit du bas. Après avoir traîné à tous les bars mon Coca à la main, vu tous les spectacles pour enfant il fallait se faire une raison. Ça passera une fois arrivé, si on arrive…

Cette sensation que le bateau s’engouffrait dans les abysses même si ça s’peut pas fiché bien la trouille. J’ai en tête l’annonce du « capitaine j’vous rassure » qui passe en boucle. Le délire est une telle puissance que je vois les créatures des profondeurs par le hublot. Même que j’entends au loin les sirènes des bateaux de secours et des sous-marins (hein tant qu’à faire). Bref un très très mauvais trip à base de On va tous mourir ! Mais avant ça on va tous vomir! Pour tenter de penser à autre chose et détourner mon attention du hublot, j’ai regardé toutes les séries possibles et imaginables dans toutes les langues. J’aurais pu nommer cet article « Cauchemar en mer celtique.
En arrivant à Roscoff Jean-Marc me dit « Mais ce commandant nous a raconté n’importe quoi, la mer n’était pas si mauvaise… A cet instant précis j’imagine les gros titres dans les journaux. Drame familial. A leur retour d’Irlande elle assassine son mari à mains nues.
Le mal de mer ou naupathie est une pathologie ressentie en mer, sur une embarcation. Il est lié à une mauvaise synchronisation des informations envoyées au centre de l’équilibre, se trouvant dans l’oreille interne.
En ce qui me concerne, mon centre d’équilibre n’a reçu aucune information. A part ça c ‘est un chouette bâtiment ce Pont Aven.
Ah tu m’as fait tellement rire ! J’ai eu le mal de mer une seule fois, en revenant des îles Shetland, il y avait une grosse tempête en Mer du Nord. Je compatis, c’est tellement désagréable!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est terrible hein ? Des nausées de femme enceinte puissance dix. Et puis la trouille aussi ,faut le dire. J’ai eu vraiment peur.
Merci pour ton passage ici Alexandra. Bise
J’aimeJ’aime
J adore le texte c est bien d avoir une aussi belle plume le plaisir de lire ce récit et de voir vos tres belles photos j adore
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup pour ton gentil mot Hervé.
A bientôt pour d’autres aventures irlandaises.
J’aimeJ’aime
Ahah le contraste entre votre traversée pourrie et le générique de la Croisière s’amuse est juste magique ! Perso, j’ai de la chance, je n’ai pas le mal de mer. Et pourtant, j’en ai connues des tempêtes carabinées entre Corse et continent (au point que les bars ne servaient plus parce que les verres tombaient et qu’on faisait des pompes sans efforts sur notre couchette !). Moi, je préfère vomir dans les TGV, c’est tellement plus classe (désolée pour les passagers d’un certain Paris-Nantes).
J’aimeAimé par 1 personne
Ah oui tout de suite plus classe le TGV. Mais dis moi j’ai peut être fait partie des passagers à plaindre alors. Ayant souvent pris ce train, mais sans jamais être malade. J’ai une copine qui est championne, elle s’est en pédalo qu’elle a la nausée…Hummm ces histoires de vomito c’est une élégance.
J’aimeAimé par 1 personne
haha, je viens de tomber sur cet article, ba oui c’est MON île d’abord 😉
C’était une longue traversée dis-donc, vous avez du marcher bizarrement une fois sur terre non ? ^^
J’aimeAimé par 1 personne
Oh la la je réponds avec 10 ans de retard. Et bien une fois sur terre. Nous sommes restés dans un petit bistrot longtemps. Très longtemps sans bouger 😉
J’aimeJ’aime